Sanctus Raphael : un site courageux mais trop limité

Malgré son nom très solennelle, Sanctus Raphael n’est pas un site dédié au Saint-patron des navigateurs. C’est un site de rencontre catholique, lancé en 2006 et toujours actif dix ans plus tard. Nous l’avons essayé brièvement pour voir ce qu’il avait dans le ventre toutes ces années après ses débuts, et voici notre constat.

Inscription et abonnements sur Sanctus Raphael

Sur Sanctus Raphael, l’inscription est entièrement gratuite pour un internaute. Une fois inscrit, on sera cependant vite tenté de jeter un oeil aux formules d’abonnement, les options étant très limitées autrement. On constate alors, après avoir trouvé la page regroupant les offres, qu’elles sont toutes très raisonnables : la « plus chère » demandera 29€/mois pour un seul mois d’abonnement, tandis que la « moins chère » fera descendra la facture à environ 8€/mois pendant un an (total d’environ 90€ donc).

Son prix est très bas par rapport à la concurrence comme par exemple Meetic (aussi bien généraliste que spécialisée dans le religieux), mais c’était presque une obligation à la vue des services proposés. En gratuit, on peut seulement visiter les profils (extrêmement basiques et succins) des membres qui sont inscrits. En tant qu’abonné, on peut accéder à l’envoi et la lecture de ses messages et… c’est tout.

Fonctions volontairement limitées ?

Le site a fait le choix délibéré de ne pas inclure de fonctions webcam, de chat ou même de développer une application mobile, parce que « L’amour chrétien ne s’inscrit pas dans le ‘tout et tout de suite'(…) ». Courageux d’assumer cela, mais ce sera une position difficile à défendre en 2016, quand même les membres les plus âgés de notre population ont tous à portée de main un smartphone ou une webcam pour discuter avec leur famille.

Le site Sanctus Raphael est-il encore moins calé en technologie que nos grand-pères et grand-mères ? On aura tendance à répondre par la positive quand on voit qu’un passage par la page d’accueil force à chaque fois à retaper son pseudo et son mot de passe pour retourner sur son profil…

Après inscription, même si vous pouvez commencer à visiter le profil des autres membres, vos possibilités seront limitées tant que l’équipe de modération n’aura pas examiné et validé le votre. Il n’apparaîtra pas tant qu’il n’aura pas été accepté officiellement.

Cela limite les risques de tomber sur des profils de plaisantins ou de célibataires peu sérieux. Malheureusement, ça ne garanti en aucun cas que les comptes acceptés et que vous pouvez visiter sont tous toujours actifs. Le design du site, très très basique (mais facile à naviguer) n’affiche en effet aucun signe montrant qu’un utilisateur est en ligne où la date à laquelle il s’est connecté la dernière fois.

Une popularité presque disparue de nos jours ?

On se met donc assez vite à douter de l’intérêt de son inscription et du paiement d’un abonnement, puisqu’on ne sait absolument pas si on tombera sur des comptes à 90% abandonnés ou presque tous actifs.

Un défaut exacerbé par la fonction de recherche (seule fonction disponible en plus des messages donc), qui est limitée à sa plus simple expression. Moins de 10 critères peuvent être sélectionnés pour faire le tri parmi les… 6000 membres.

Oui, vous avez bien lu. La population du site se limitait, au moment où nous avons fait notre test, à environ 6000 membres répartis sur toute la planète, dont la majorité en France. Une recherche large, incluant tous les pays pris en compte par SanctusRaphael.com, nous a retourné des résultats surprenants. Le site ne compte apparemment que 3934 femmes (1973 en France) et 2164 hommes (1213 en France). Il sera compliqué de trouver l’âme soeur dans un vivier aussi restreint, qui devient même pire quand on sort de nos frontières : 276 hommes enregistrés en Espagne, 35 hommes en Belgique, 55 au Canada, …

Bizarre constat, quand le site affiche sur sa page d’accueil que son décompte aurait dépassé les 18 000 têtes… ce qui n’est déjà pas bien grand.